Les enjeux politiques et sociaux sont des sources d’inspiration constantes. Mon style figuratif et ludique invite le spectateur sur le terrain connu de l’enfance. L’art est pour moi une prise de parole où je pointe ces enjeux en prenant à partie le regardeur. Mon univers, à première vue naïf, s’avère assez sombre lorsqu’on s’y attarde. Je ne veux pas faire la leçon, je cherche le partage, le dialogue et la réflexion. L’écrasement de la perspective provoque ce rapprochement entre l’œuvre et le regardeur en lui faisant prendre part à la scène.
Ma méthode de travail est organisée et composée d’étapes se recoupant et s’alimentant. Comme une double spirale ma recherche suit deux courbes simultanées l’une cérébrale, structurée, systématique, alimentée par la recherche et, parallèlement, une approche physique, libre, spontanée et expérimentale des techniques et matériaux. Cette dernière m’oblige à dépasser mes limites, me stimule et satisfait mon besoin de manipulation de la matière. Sans intégrer immédiatement ces nouveautés, les maîtriser me permettent d’aborder l’univers connu différemment.
Mon parcours scientifique m'apporte rigueur et méthode dans ma démarche créatrice. L'imposition de contraintes inhérentes aux projets technologiques forçant la créativité a influencé ma démarche en m’imposant volontairement des contraintes lorsque la facilité s’installe.
Mais comment peut-on passer d'un parcours en Arts à un parcours en sciences pour retourner à l'Art ? En fait il ne s'agit pas de passer de l'un à l'autre mais bien de la cohabitation de ces parcours. Comme plusieurs de mes collègues de ma cohorte en Design graphique, j'ai participé à l'aventure WEB. Tout mon temps libre a été consacré aux arts visuels. J'ai quitté mon emploi et pris possession d'un atelier pour me consacrer entièrement à ma production riche d'un apprentissage peu commun.